Leonardo Bertagnolli remporte son premier succès de la saison avec cette victoire. Echappé une grande partie du parcours, il a résisté au retour d’un groupe de poursuivants et du groupe maillot rose sur une étape passionnante.
Menchov conserve son maillot rose de leader avant l’étape reine de ce Giro qui aura lieu demain avant la deuxième journée de repos.
Après une belle échappée de 14 coureurs, les 50 derniers kilomètres ont été très animés. Cette étape, qui n’était pourtant pas une grande étape de montagne a offert un très joli spectacle.
De nombreuses attaques ont eu lieu parmi le groupe maillot rose comprenant la plupart des favoris de ce tour d’Italie. Ivan Basso s’est échappé pendant environ 20 kilomètres en partant avec Stefano Garzelli sur les pentes d’une côte, pourtant non répertoriée sur le parcours.
Di Luca a contré très fort dans les derniers hectomètres de la dernière ascension. Menchov, Sastre et les principaux leaders étaient vigilants et sont facilement revenus dans la descente.
Le mauvais calcul de Cervélo ou la remise en question des oreillettes
Puis, revenus petit à petit sur les échappées, craquant tous face aux difficultés du parcours, il ne resta plus que deux hommes en tête, le vainqueur du jour et Serge Pauwels (photo ci-contre), coéquipier de Carlos Sastre à qui on demanda d’ailleurs de se relever afin d’aider son leader en cas de besoin dans le final. Pauwels n’a d’abord pas voulu s’exécuter, ayant une possibilité de gagner l’étape, étant alors, à ce moment en tête de la course avec Leonardo Bertagnolli.
Il a finalement accepté sous la pression de son équipe mais cela s’est révélé inutile, Sastre n’ayant pas eu besoin de lui. Il est donc resté intercalé entre l’échappé et le groupe du maillot rose. Comble de l’histoire, il termine facilement deuxième en réglant au sprint les autres membres du groupe. Son équipe risque de s’en vouloir de l’avoir fait ralentir !
Cet incident qui n’a pas échappé au réalisateur de la télévision risque bien de donner du grain à moudre aux partisans de la suppression pure et simple des oreillettes en course.
On a souvent tendance à l’oublier mais le cyclisme reste avant tout un sport d’équipe. Un seul coureur passe la ligne en tête mais il n’est pas rare d’en voir plusieurs lever les bras. Mais dans le genre de situation vécue aujourd’hui, on en vient à regretter les consignes d’équipe tant elles semblent ridicules.
Le souvenir le plus fort dont je me rappelle avec les oreillettes est sans nul doute sur le Tour de France lorsque Amstrong, ayant feint d’être malade ou diminué en queue de peloton toute la journée, avait rappelé ses troupes à l’abord de la dernière difficulté de la journée, l’Alpe d’Huez pour ensuite attaquer.
Cette attaque avait été planifiée par oreillette. Dans un reportage paru après cette journée, on voyait, depuis la voiture de l’équipe US Postal et surtout on entendait, le directeur sportif, Johan Bruynel crier dans son micro « Attack, attack, attack ! »
A ce moment-là, tous les coureurs de l’équipe et Armstrong étaient remontés en tête du groupe et avaient accéléré très fort, Ekimov, puis Jose Luis Rubiera puis enfin Roberto Heras avant qu’Armstrong puisse enfin, seul se libérer de ses adversaires par une dernière attaque avant de remporter la victoire d’étape en haut.
Sans oreillette, ce coup n’aurait pas eu le même impact. Cette attaque aurait probablement eu lieu aussi mais elle n’aurait pas autant surpris les adversaires du coureur américain.
Le débat sur les oreillettes ne fait, de toutes façons, surement que commencer, on aura l’occasion d’en reparler.
Pas de changement notoire au classement général à la fin de cette étape.
A noter les difficultés de Lance Armstrong qui a fait le yoyo pendant cette étape étant lâché lors des accélérations et revenant à son rythme lors des baisses d’allure. Il est donc encore en phase de regain de forme avec cependant toujours sa cadence de pédalage impressionnante.
Demain, aura lieu l’étape reine de ce Giro. Etape de montagne encore. Elle reliera Pergola à Monte Pedrano en altitude au terme de 237 kilomètres et plusieurs ascensions dont trois très dures.
Le saviez-vous ?
Habituellement, la plupart des victoires d’étapes sont italiennes sur le Giro. Le tour d’Italie est, en effet, un tour qui réussit très bien aux coureurs italiens.
Cette année, ce n’est pas coutume, les victoires sont en grande partie étrangères. On a vu les trois victoires de Cavendish par exemple, celle de Boasson Hagen, de Simon Gerrans, de Denis Menchov, entre autres, mais peu de victoires italiennes en comparaison de ce qu’on constate les années précédentes, six uniquement sur les 15 étapes déjà disputées.
Le classement de l’étape :
1 Leonardo Bertagnolli (Ita) Serramenti PVC Diquigiovanni-Androni Giocattoli 4h18min34 (37.359km/h)
2 Serge Pauwels (Bel) Cervelo Test Team 0.54
3 Marco Pinotti (Ita) Team Columbia – Highroad
4 Lars Ytting Bak (Den) Team Saxo Bank
5 Marco Marzano (Ita) Lampre – N.G.C. 0.56
6 Andriy Grivko (Ukr) ISD 1.27
7 Mauro Facci (Ita) Quick Step 1.49
8 Tadej Valjavec (Slo) AG2R La Mondiale 1.51
9 Eduard Vorganov (Rus) Xacobeo Galicia
10 Kevin Seeldrayers (Bel) Quick Step 1.56
Les 10 premiers du classement général :
1 Denis Menchov (Rus) Rabobank 62h54min23
2 Danilo Di Luca (Ita) LPR Brakes – Farnese Vini 0.34
3 Levi Leipheimer (USA) Astana 0.43
4 Franco Pellizotti (Ita) Liquigas 2.00
5 Carlos Sastre (Spa) Cervelo Test Team 2.52
6 Ivan Basso (Ita) Liquigas 3.03
7 Michael Rogers (Aus) Team Columbia – Highroad 3.05
8 Marzio Bruseghin (Ita) Lampre – N.G.C. 5.26
9 David Arroyo (Spa) Caisse d’Epargne 6.01
10 Thomas Lövkvist (Swe) Team Columbia – Highroad 6.26
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