Cette deuxième étape en ligne emmenait aujourd’hui les coureurs de Marseille à La Grande Motte, station balnéaire de la côte d’Azur au terme de 196;5 kilomètres.
L’échappée du jour
Rapidement, au kilomètre 2, deux français sont sortis du peloton, Maxime Bouet, équipe Agritubel et Samuel Dumoulin, équipe Cofidis.rejoints au kilomètres 10 par deux autre échappés, Ruben Perez, équipe Euskaltel – Euskadi et Koen de Koert, équipe Skill Shimano.
Ils ont compté jusqu’à 13 minutes d’avance avant que le peloton ne se décide à accélérer pour les reprendre. L’arrivée présentant une possibilité de sprint, les équipes de sprinteurs se sont mises à rouler, sans trop de conviction au départ car l’avance oscillait. Elle avait tendance à baisse puis à remonter. C’est peut-être la chaleur, le vent ou le manque d’entente en tête du peloton qui ont créé cette situation.
A 30 kilomètres de l’arrivée, les échappés ont enfin été repris et s’est alors produit un fait de course marquant puisque la plupart du peloton et tous ses favoris avec, sauf Lance Armstrong, se sont fait surprendre par un coup de bordure.
Coup de bordure, explication
Lorsque le vent est très fort en course cycliste et qu’il vient de côté, comme cela était le cas à ce moment de la course, les coureurs se mettent en éventail, le premier se plaçant du côté de la route d’où vient le vent, le second s’abritant sur le côté du premier légèrement derrière lui et ainsi de suite de proche en proche. Arrivé de l’autre côté de la route, chacun essaye tant bien que mal de s’abriter et c’est alors que peuvent se former des bordures, les coureurs étant alors obligés de rouler avec le vent contre eux, sans protection et provoquant bien souvent des cassures.
Des cassures dans le peloton. C’est exactement ce qui s’est produit aujourd’hui. Cela arrive encore assez régulièrement dans les courses à étape même si les coureurs ont maintenant l’habitude. Dans ce cas précis, c’est d’autant plus impressionnant que tous les observateurs avaient noté ce passage en Camargue et avaient prévenu du vent et des risques de bordure en découlant.
Ces avertissements n’ont pas suffi. Les coureurs se sont fait surprendre. Levi Leipheimer disait ce soir sur son Twitter qu’il n’avait jamais vu une cassure de former aussi vite. Cette bordure est la résultante d’une accélération franche et brusque de toute l’équipe Columbia – HTC de Mark Cavendish. Il semble que ce coup n’était pas prévu…Vraiment ?
Quant à la cause de cette bordure, le français Le Mevel a clairement désigné Contador comme responsable de sa formation. Il a raconté être dans sa roue au moment de l’incident. Contador aurait semble-t-il lâché la roue le précédent, c’est à dire laissé trop d’espace et n’aurait pas réagi assez vite pour combler l’écart ce que personne n’aurait pu faire ensuite. Il n’en est pas à son coup d’essai pourtant. Il avait déjà été piégé par un tel scénario lors de Paris-Nice sur l’étape arrivant à Vichy.
Quelle ambiance chez Astana ?
Seul favori présent dans le petit premier groupe de 27 coureurs, Lance Armstrong, a décidé rapidement d’organiser les relais, décidant de rouler avec les Columbia et ses deux coéquipiers présents devant, pour creuser les écarts. Etonnant quand on sait que son leader était derrière.
Ce soir, sur son Twitter, il déclarait que l’ambiance ne pouvait être meilleure lors du repas d’équipe et que tout était parfait. On ne demande qu’à le croire.
Cadel Evans a regretté cette bordure mais a également salué l’expérience du coureur texan et la classe de l’équipe américaine.
L’arrivée
Avec ce groupe de 27 coureurs comprenant toute l’équipe Columbia HTC, le classement de l’arrivée ne faisait plus trop de doute. MArk cavendish s’est imposé facilement en étant néanmoins lâché plus vite qu’hier par ses équipiers.
Il a du résister à Thor Hushovdt, revenant et s’impose pour la deuxième fois d’affilée, renforçant par la même occasion son maillot vert de meilleur sprinteur. Il a pris le temps, au passage de la ligne, de saluer le nouveau sponsor de l’équipe, HTC, fabriquant de téléphones, en mimant d’une main un téléphone à son oreille, montrant de l’autre le nom du sponsor sur le maillot.
Au classement général, Fabian Cancellara reste en jaune, ayant survécu à la bordure dans le premier groupe. Il devance désormais Tony Martin et Lance Armstrong.
Le contre la montre de demain sera passionnant à suivre car en cas de victoire de l’équipe Astana, ce qui est fort possible, avec plus de 40 secondes d’avance sur Cancellara et plus de 7 secondes d’avance sur Columbia, Armstrong se retrouverait maillot jaune !
On a hâte de voir la réaction, à la fois des organisateurs et du public…
Les classements
Les dix premiers de l’étape
1 Mark Cavendish (GBr) Team Columbia – HTC 5:01:24
2 Thor Hushovd (Nor) Cervelo Test Team
3 Cyril Lemoine (Fra) Skil-Shimano
4 Samuel Dumoulin (Fra) Cofidis, Le Credit en Ligne
5 Jérôme Pineau (Fra) Quick Step
6 Fabian Cancellara (Sui) Team Saxo Bank
7 Fabian Wegmann (All) Team Milram
8 Fumiyuki Beppu (Jpn) Skil-Shimano
9 Maxime Bouet (Fra) Agritubel
10 Linus Gerdemann (All) Team Milram
Les dix premiers du classement général
1 Fabian Cancellara (Sui) Team Saxo Bank 9:50:58
2 Tony Martin (All) Team Columbia – HTC 0:00:33
3 Lance Armstrong (USA) Astana 0:00:40
4 Alberto Contador Velasco (esp) Astana 0:00:59
5 Bradley Wiggins (GBr) Garmin – Slipstream 0:01:00
6 Andreas Klöden (All) Astana 0:01:03
7 Linus Gerdemann (All) Team Milram
8 Cadel Evans (Aus) Silence – Lotto 0:01:04
9 Maxime Monfort (Bel) Team Columbia – HTC 0:01:10
10 Levi Leipheimer (USA) Astana 0:01:11
Maillot vert : Mark Cavendish – Team Columbia – HTC
Maillot à pois : Jussi Veikkanen – Française des jeux
Maillot blanc : Tony Martin – Team Columbia – HTC