Après l’étape mythique d’hier, celle d’aujourd’hui était très courte mais promettait d’être intense et d’offrir une nouvelle fois un spectacle extraordinaire.
Contador attaque
Ce fut le cas une nouvelle fois avec le panache et l’orgueil du champion qu’est Alberto Contador qui a décidé, à la manière de Andy Schleck hier d’attaquer de loin, en partant à 100km de l’arrivée sur les pentes du Télégraphe, quasiment dès le départ de l’étape.
On reconnaît les grands champions à ce type de sursauts d’orgueil et, tout comme Andy Schleck l’a fait hier, Contador a montré qu’il avait l’étoffe des champions.
Dès son attaque lancée, Contador a été pris en chasse par Andy Schleck et Cadel Evans, les deux seuls à pouvoir le suivre, ces trois hommes étant, de ce qu’on en voit les trois plus forts sur ce Tour. Thomas Voeckler a également accompagné ces hommes en revenant sur eux dans un second temps, dans son style caractéristique.
Cadel Evans a été retardé une première fois par un souci mécanique. Il s’est d’abord arrêté puis a changé de roue arrière avant carrément de changer de vélo. Ayant perdu plus de 30s dans cette mésaventure, le coureur australien a été obligé de rentrer dans le peloton qui a commencé à s’étirer et à réduire le nombre des coureurs présents en son sein sous l’effet de son équipe, BMC et de celle de Ivan Basso, Liquigas.
Contador, Schleck et Voeckler sont alors revenus rapidement sur les premiers échappés du tout début de la montée et c’est comme ça qu’un petit groupe de costauds s’est formé devant.
Voeckler pète les plombs
S’entame alors la descente du Télégraphe et rapidement derrière la montée du Galibier. Contador, Schleck, Rui Costa et Riblon montent ensemble avec 1min d’avance sur Evans qui fait tout le travail seul et revient petit à petit sur le groupe Contador, diminuant avec son allure le groupe qu’il mène.
Derrière, Voeckler pète les plombs, jetant un bidon de rage par terre, estimant que ses coéquipiers ne l’attendaient pas suffisamment et frustré par l’aide qu’aurait donné une moto à Contaor en lui ouvrant la route. Mauvaise foi manifeste du coureur français ou manque de lucidité de celui qui sent que le maillot jaune lui échappe à ce moment de la course.
Parti en contre dans les derniers lacets du Galibier, Sanchez revient dans la descente sur Contador et Schleck et leur fournit un train d’enfer. Derrière eux, le groupe Evans a du mal à s’organiser pour revenir sur la tête alors que le groupe Voeckler récupère un grand nombre de coureurs et revient petit à petit sur Evans.
A la faveur de la descente, on assiste finalement à un regroupement général de ces trois groupes avant l’arrivée à Bourg d’Oisans. Ayant eu un bon de sortie de la part de Voeckler dans les dernières pentes du Galibier, Pierre Rolland décide de partir devant juste au départ de la montée de l’Alpe d’Huez.
Accompagné de Hesjedal, il entame la montée de l’Alpe en tête mais est rapidement repris par Contador, qui déchaîné entame une montée dantesque de l’Alpe. L’espagnol compte rapidement 50s d’avance sur le groupe Shleck où tous les leaders se maîtrisent, aucun ne semblant capable de faire la différence.
Entre Contador et le groupe Schleck, Sanchez parti en contre revient ensuite sur Rolland et, à la faveur d’une baisse de régime de Contador opère un regroupement à 3 au niveau de la banderolle des 2km.
Pierre Rolland gagne en grand
C’est là que Rolland attaque et dépose les deux espagnols, ces derniers semblant s’entendre mais étant visiblement bien entamés, Sanchez devant finir en effet 2ème pour s’assurer le maillot à pois. Contador à court de forces laisse donc partir Sanchez qui termine deuxième quelques mètres derrière Pierre Rolland qui remporte la plus belle victoire de sa carrière et confirme son incroyable Tour de France.
Le groupe des favoris arrive ensuite à 57s tous visiblement complètement cramés, les frères Shleck reprenant même leur souffle pendant un long moment sur leur vélo, acoudés sur les barrières de la ligne d’arrivée. Quelque part, cela fait plaisir de voir autant de fatigue chez les leaders, cela prouve que les temps changent dans le vélo…et ça c’est bien !
Concernant Rolland, il va y avoir des spéculations sur le futur de ce jeune coureur de 24 ans dans les semaines à venir je pense tant son niveau et sa fraicheur à ce moment du Tour surprennent. Il prend d’ailleurs ce soir le maillot blanc de meilleur jeune du Tour.
Au classement général, Andy Schleck prend enfin le maillot jaune, Voeckler ayant sombré dans la dernière montée comme prévu. Samuel Sanchez endosse le maillot blanc à pois rouges de meilleur grimpeur.
Arrivé une nouvelle fois hors délai, Mark Cavendish conserve néanmoins son maillot vert.
Les 10 premiers de l’étape
1 Pierre Rolland (Fra) Team Europcar 3:13:25
2 Samuel Sanchez Gonzalez (Spa) Euskaltel-Euskadi 0:00:14
3 Alberto Contador Velasco (Spa) Saxo Bank Sungard 0:00:23
4 Peter Velits (Svk) HTC-Highroad 0:00:57
5 Cadel Evans (Aus) BMC Racing Team
6 Thomas De Gendt (Bel) Vacansoleil-DCM Pro Cycling Team
7 Damiano Cunego (Ita) Lampre – ISD
8 Fränk Schleck (Lux) Leopard Trek
9 Andy Schleck (Lux) Leopard Trek
10 Ryder Hesjedal (Can) Team Garmin-Cervelo 0:01:15
Les 10 premiers de classement général
1 Andy Schleck (Lux) Leopard Trek 82:48:43
2 Fränk Schleck (Lux) Leopard Trek 0:00:53
3 Cadel Evans (Aus) BMC Racing Team 0:00:57
4 Thomas Voeckler (Fra) Team Europcar 0:02:10
5 Damiano Cunego (Ita) Lampre – ISD 0:03:31
6 Alberto Contador Velasco (Spa) Saxo Bank Sungard 0:03:55
7 Samuel Sanchez Gonzalez (Spa) Euskaltel-Euskadi 0:04:22
8 Ivan Basso (Ita) Liquigas-Cannondale 0:04:40
9 Thomas Danielson (USA) Team Garmin-Cervelo 0:07:11
10 Pierre Rolland (Fra) Team Europcar 0:08:57