Le périple pour se rendre à la soirée ASO dans Londres fut extrêmement sympathique. En ce qui me concerne, le Tour aurait pu s’arrêter avant même d’avoir commencé qu’il aurait déjà été une grande réussite !
Pour nous rendre dans le club réservé par l’organisation du Tour, tout un système de transport avait été mis en place avec d’abord des navettes de bus londoniens, rouges, à deux étages puis avec des bateaux sur la Tamise. Partis de l’hôtel avec les deux Pick-up Nissan, la structure n’étant pas trop fragile ni trop encombrante. Nous nous sommes rendus sur le Parking de la permanence ASO, placée dans le centre Excel, sorte d’immense centre d’activité et de commerces, adjacent à des centres d’affaires. Là, on a retrouvé les véhicules de la caravane ayant fait comme nous, les véhicules VIP.
A côté, de l’autre côté du chemin menant au grand centre se trouvaient les camions techniques des équipes.
La veille, j’avais pu photographier les prototypes de vélo de chez Astana, les BMC, vélos qui, j’en étais alors convaincu, allaient faire triompher Vino. J’avais aussi pu discuter avec un mécanicien de chez Cofidis des cadres Time que je vois comme la Rolls du cadre. Bizarre que je sois allé vers ces deux équipes comme nous le verrons plus tard, tristement.
Sur ce parking, attendait la navette pour nous emmener au centre de Londres au bord de la Tamise.
L’ambiance qu’il y avait dans ce bus est assez peu descriptible. Tout d’abord, le bus devait être surchargé je crois. Pour ma part, j’étais en vis-à-vis de deux personnes du service course Mavic. Derrière moi, on pouvait trouver des caravaniers de beaucoup d’autres marques, principalement les marques gérées par Maracoudja mais pas uniquement. M’étant installé à l’étage et au fond, évidemment, j’ai profité d’une vue imprenable sur la ville, sur les branches d’arbre arrachées dans les ronds points mal taillés du centre ville. Tout cela sous un magnifique soleil semi-couchant des plus romantiques et complètement inespéré vu le temps moyen qu’il avait fait la veille sur la capitale anglaise à notre arrivée. Après un bon quart d’heure de transport, nous avons quitté le bus pour embarquer sur le bateau sur la Tamise. A première vue, l’engin faisait fort bateau mouche – « fly boat ? » -avec une grande bulle en plexi recouvrant une salle contenant beaucoup de places assises.
Cependant, j’ai de suite repéré à l’arrière du « navire » des places à l’air libre vers lesquelles je me suis rué, convaincant quelques collègues d’en faire de même. Ainsi, j’étais assis face au fleuve « dos à la route ». Je dois avouer que je n’étais pas peu fier de ma place. J’avais l’impression d’être dans un parc d’attraction et de m’être retrouvé dans l’aquasplash – « C’était bien Simon l’aquasplash hein ? » – et d’être en première ligne des éclaboussures. Là, en l’occurrence, le pont sur lequel on était, était trop haut pour qu’on puisse être éclaboussés. Mais le meilleur restait à venir…
Le bateau a démarré projetant des volutes de fumées d’abord blanches puis noires et enfin grises par des énormes tuyaux de chaque côté des deux coques…ça faisait un peu tuyère de Jet-ski, assez particulier pour un bateau de ce calibre. D’un coup, l’image du paisible bateau mouche parisien promenant touristes, personnes âgées ou voyages scolaires a pris un violent coup de jeune à coups de chevaux. Je ne sais pas par quel moteur ni par quelle puissance cet engin était propulsé mais j’ai vraiment été impressionné par la vitesse et par les remous créés à l’arrière du bateau, soit juste là où je me trouvais. « Ça envo(ya)it du gaz » comme j’ai entendu sur le pont.
Le bateau a accéléré et accéléré encore. Je n’ai pas d’idée de la vitesse que nous avons atteinte mais c’était assez surprenant.
Nous sommes passés sous Tower Bridge, le bateau ralentissant comme pour nous permettre de prendre quelques clichés avant de remettre les gaz. Nous avons vu quelques monuments, des musées, une péniche discothèque sur laquelle des jeunes visiblement fortunés, jean classe coupe droite, polo ou chemise blanche très cintrée, petits mocassins marrons, lunettes de soleil style aviateur dans les cheveux, sirotaient du champagne à la bouteille – « Damn ! Où est donc la légendaire classe britannique ? » – sur le pont de la péniche. Nous avons laissé sur place un ex-bâtiment de la Royal Navy transformé en musée pour enfin arriver à destination.
Là, direction Trafalgar Square situé sur la route du Club et théâtre de festivités musicales et culturelles, Tour de France oblige.
La foule était saisissante sans compter le monde habituel d’un vendredi soir dans Londres, occupés à boire et à discuter, devant les pubs, appuyés sur les arbres ou même assis à même le trottoir. Toute cette population très hétéroclite en regard de ce qu’on peut voir en France par exemple je trouve. Des business men visiblement, costard cravate, manches de chemise remontées, des jeunes hommes très « hype », des « monsieur et madame toutlemonde » et enfin, clou du « spectacle », des jeunes filles (femmes ?) au top de la tendance. Les petites jeunes françaises avec leurs jeans slim et leurs ballerines peuvent se rhabiller ! Les londoniennes sont même bien au-delà des high heels, le style n’en est que plus impressionnant d’originalité, de mélange et d’accessoirisation. Oh My God ! J’en ai pris plein les yeux à tous les niveaux, la londonienne n’ayant, de plus, visiblement que faire – « Ah noooon, ah queee neeeniii, queee neeeennniiii… » – d’être très très loin des formes de Kate Moss pour porter les derniers trucs tendance. Impressive. Really…