La suite du repas nous réservait une surprise gustative de choix. Le plat principal était un morceau de volaille. Je suis bien incapable de vous dire de quel animal il s’agissait. Je dirais du poulet par défaut car ça en avait la forme mais le goût n’y était pas. Cette pièce de viande était en réalité en partie évidée et l’espace avait été comblé par une garniture qui accompagnait également le plat. Cette garniture très appétissante se composait de riz, très cuit, très collant et assez sombre, de petits pois, de morceaux de légumes indéterminés, de carottes et de champignons. Le tout donnait un aspect vraiment repoussant à l’assiette.
En plus de la composition, la présentation très rudimentaire ne mettait pas en valeur le plat. A vrai dire, ayant aperçu dans la cuisine une des cuisinières m’ayant rappelé des scènes de cantine de mon enfance, j’imaginais assez bien comment les plats avaient du être servis. Avec une grosse louche, de manière robotique et sans ménagement. Il ne manquait plus que le bruit de la mixture infâme se détachant difficilement de la louche pour parfaire l’image de l’employée de cantine de mon enfance.
Je n’ai presque pas mangé de ce très bon repas. J’attendais le dessert avec impatience et je n’ai vraiment pas été déçu, c’était une pâtisserie industrielle à base de crème de beurre colorée et alcoolisée. Bref, je n’y ai presque pas touché non plus. El gros point positif de ce repas magistral est que nous avons vraiment bien ri. J’ai même eu un fou rire impressionnant en voyant arriver le plat et en découvrant la mixture très peu ragoutante dans l’assiette et dans le poulet. C’est comme si une partie de la volaille avait été mixée et remise dans la mixture… Un bon souvenir en tout cas ! Je n’oublierai pas de sitôt le repas pris au foyer rural !
Avec tout ça, il n’était pas loin de l’heure du feu d’artifice prévu à Mâcon. Nous avons donc décidé de repartir vers l’hôtel car la route du retour passait par l’endroit d’où allait être tiré le feu d’artifice de Mâcon. On a ainsi délaissé la place du village du foyer rural. Dix ou quinze véhicules de la caravane publicitaire sur le seul parking 10 places du village, les villageois n’en avaient certainement jamais vu autant d’animation pour un seul soir. La route du retour a été encore plus délicate que celle de l’aller, le noir renforçant la difficulté de circulation sur ces routes étroites et maintenant noires.
A un kilomètre ou deux des bords de la Saône, cela commençait à bouchonner très fortement. Nous avons poursuivi et sommes allés nous placer juste devant le pas de tir du feu d’artifice. Sur la route qui longeait la Saône. C’était à vrai dire un peu osé. Venir placer les véhicules sur la route, les arrêter et attendre le tir du feu d’artifice.
Ensuite, nous sommes tous passés dans les bennes des Pickup et avons regardé idéalement ce feu d’artifice. Je n’avais été aussi bien placé pour regarder un feu d’artifice. Je l’ai trouvé particulièrement beau car je pense que je n’imaginais pas en voir un si beau dans cette ville et surtout le voir d’aussi près.
Dès les lumières communales rallumées, nous sommes repartis, entre les badauds marchant partout autour de nous. Nous n’avions qu’une peur, c’était que quelqu’un ne griffe un des véhicules, n’ouvre un carton car nous étions presque les seuls véhicules motorisés à traverser le pont pour repartir vers l’hôtel. Pour venir, nous avions dû discuter avec les policiers pour passer les barrages, la ville étant entièrement rendue piétonne pour la soirée. Comme quoi, un véhicule décoré et une accréditation sur le pare-brise, ça fait son effet ;). Le retour a l’hôtel a été des plus tranquilles, la ville entièrement offerte à nous…