Une fois les véhicules garés, nous sommes partis nous occuper. La course était passionnante. Pas trop pour le vainqueur d’étape, Rasmussen possédait plusieurs minutes d’avance sur les autres mais plutôt pour ce qui concernait les poursuivants avec notamment la très belle prestation de Moreau, attaquant sans cesse dans les derniers kilomètres pour essayer de lâcher ses compagnons d’échappée parmi lesquels Valverde, Klöden ou Contador.
Rasmussen arriva, gagna l’étape de belle manière et prit le maillot jaune.
Avant cela, j’avais eu le temps d’aller discuter avec un mécano de chez Barloworld. Le thème de la discussion était, quel vélo utilisait les boys ce jours là chez eux. Entre l’alu et le carbone car il n’y avait pas de carbone pour tout le monde d’une part et Cannondale étant un très bon fabricant de cadre carbone, le choix était permis apparemment chez eux…
C’est à cette arrivée là que j’ai récupéré mon premier bidon, un Elite de chez Euskatel. Un(e) hôte(sse) de la caravane en ayant eu deux. En plus d’être un bidon pour le côté souvenir du Tour et éventuellement utilisation à vélo, il était rempli d’eau fraîche. Je l’ai donc bu sans hésiter, toutes les bouteilles d’Aquarel qu’il restait de la journée étant complètement chaudes ou vides.
De l’arrière de la ligne d’arrivée, nous avons assisté au podium, et aux arrivées des coureurs, leur descente de vélo parfois difficile puis à leur montée dans les bus. Certains étaient interviewés, d’autres passaient sans même recevoir la moindre attention.
Assis, sur des rondins de bois, par terre ou dans la benne du Pick-Up, nous avons ensuite attendu l’évacuation. Le signal de départ, la sirène d’une moto de la garde républicaine retentit assez vite.
Cependant, nous n’étions pas encore partis ! En effet, il fallait d’abord quitter le parking d’herbe sur lequel nous nous trouvions puis contourner le parc technique par des non chemins de cailloux et de terre. De là, s’intercalaient des voitures de journalistes et d’équipes. Enfin, après quelques longues minutes, nous avons rejoint la route et enfin entamé la descente au rythme d’un homme (fatigué…) au pas. Nous ne savions pas pourquoi l’évacuation se faisait aussi lentement. Nous n’avons compris que plus tard. Il semblerait qu’un spectateur ait été heurté par un coureur redescendant vers son bus garé en contrebas. Ce coureur, Patrick Sinkevitz a été obligé d’abandonner.
Ce ne fut pas plus mal avec du recul pour l’image du Tour. On a appris depuis la fin du Tour sa positivité à la testostérone et son exclusion pendant deux ans du peloton…Le Tour n’avait pas besoin de ça cette année, nous le verrons dans la suite.
La descente a été très lente à cause de ça. Passée cette péripétie, l’évacuation allait commencer mais tous les kilomètres, les gendarmes avaient décidé de laisser descendre par alternance des spectateurs avec la caravane publicitaire. Encore une mauvaise idée de gendarme après celle de la veille qui nous avait coûté quelques heures! Ainsi, j’ai fait la descente derrière un camping car roulant très lentement et sans aucune visibilité. De ce fait, un gros trou s’est formé devant et d’autres véhicules se sont intercalés… ce qui a encore augmenté la perte de temps.
A Tignes, il se trouve que j’avais prêté mon road-book à un autre chauffeur qui avait eu peur la veille lors du retour à l’hôtel car, distancé, il s’était cru perdu, ne trouvant plus son propre road-book. Ne l’ayant pas retrouvé et me sentant plus apte à me diriger que lui visiblement, j’avais décidé de m’amputer de cette sécurité. Je devais donc coller les premiers si je ne voulais pas me retrouver dans la vallée avec mon seul téléphone pour me guider. De plus, plutôt que de nous attendre, ce dernier avait pris de l’avance et n’avait pas regardé dans son rétro si on suivait bien ou pas. Intelligent quand on sait que le véhicule qui le précédait avait un GPS…