Découvert pour certains sur le Giro qu’il vient de remporter, Ryder Hesjedal est en effet le premier canadien à inscrire son nom au palmarès du grand Tour italien.
Il avait été jusque là souvent abonné aux places d’honneur comme en 2012 sur l’Amstel Gold Race, 2ème ou sur le Tour 2010 où déjà on avait pu mesurer son potentiel quand il avait terminé 6ème.
D’où vient ce coureur qu’on ne voit performer que depuis 2 ans ?
Né le 9 décembre 1980 à Victoria en Colombie britannique, Ryder Hesjedal a d’abord commencé le vélo par le VTT comme plusieurs bons coureurs ces derniers temps, on peut citer par exemple Evans ou Péraud.
Il mesure 1,88m et pèse 72kg, ce qui lui confère des bonnes aptitudes physiques à la fois dans la montagne avec un rapport poids/puissance intéressant mais également dans le contre-la-montre.
Il a souvent été équipier dans les équipes où il a eu l’occasion de faire son expérience avant de gagner son statut de leader potentiel sur les grandes courses. Passé par US Postal et Discovery Channel du temps de Lance Armstrong, Phonak, il a ensuite été parmi les premiers à rejoindre le projet Slipstream de Jonathan Vaughters en 2008 et n’a plus quitté l’équipe Garmin depuis.
Coureur complet, plutôt grimpeur et rouleur, dur au mal, il n’a pas l’explosivité des grimpeurs tels que Contador ou Schleck ni la puissance instantanée des puncheurs comme Rodriguez, Ryder Hesjedal n’en reste pas moins un très bon coureur comme sa performance sur le Giro nous l’a prouvée.
Il est capable de s’accrocher au train dans les montées et même d’y attaquer sans pour autant perdre ses qualités de rouleur dans le contre-la-montre.
Un peu à la manière de Evans ou de Wiggins, il allie de bonnes performances en montagne et dans le chrono. Face à de purs grimpeurs ou à des puncheurs, il a largement son mot à dire, les duels avec Scarponi, Pozzovivo ou Rodriguez l’ont bien montré sur ce Giro et comme la supériorité de Evans face à Schleck l’avait également prouvée sur le Tour.
L’école du VTT ou celle d’une progression lente et bien menée ?
On cite souvent le VTT comme un sport formant parfaitement à la route et amenant sur le circuit pro des coureurs complets et potentiels vainqueurs de Tour. Et ce qui étonne ici, c’est finalement la similarité forte qu’on peut voir entre les victoires de Evans sur le Tour 2011 et celle de Hesjedal sur ce Giro 2012, tous deux passés par cette discipline avant de passer à la route.
Deux coureurs de qualité, passés par le VTT et arrivés à maturité tardivement, progressant petit à petit dans l’ombre de leaders, bons sans être époustouflants en montagne, rapides sans battre les hyper-spécialistes dans le contre-la-montre et bénéficiant d’une structure saine et entièrement dédiée à leur victoire autour d’eux, BMC d’un côté, Garmin de l’autre.
Sans s’affoler dans le Giro et pourtant mené jusqu’à la veille de l’arrivée par Joquim Rodriguez, Ryder Hesjedal n’a pas surjoué son vélo et a suivi en attaquant peu mais judicieusement pour distancer dès que possible Rodriguez, maintenir à distance Scarponi et Basso en profitant de bons équipiers, Christian Vandevelde abattant par exemple un travail extraordinaire dans la montée du Stelvio.
Confiant dans ses qualités de rouleur et ayant à ce titre bénéficié de la très bonne performance de son équipe dans le contre la montre par équipe, le canadien a pu ensuite gérer sa place au classement général et profiter de sa bonne condition pour ne pas perdre de temps, n’ayant connu aucune défaillance ou jour sans sur ce Giro.
Parti pour durer ? Quid du Tour 2012 ?
La question qu’on est en droit de se poser après cette belle victoire, un peu inattendue, avouons-le même si nous avions mis quand même Hesjedal dans la liste des favoris de la course avant son démarrage, est « va-t-il confirmer et jouer la gagne de nouveau sur un autre grand Tour ? »
S’il récupère bien et se prépare comme il faut, le prochain Tour de France pourrait lui aller parfaitement. Beaucoup de kilomètres contre la montre, peu de haute montagne, pas mal de moyenne montagne. Ce type de parcours semble lui convenir. De plus, épaulé par une équipe Garmin encore meilleure que celle du Giro, on imagine par exemple Le Mével à ses côtés en montagne, il pourrait tenir tête à Evans, Wiggins ou les Schleck dont la forme reste, de plus à prouver.
Cette jolie surprise de mai pourrait donc encore se répéter en juillet et apporter un joli vent de fraicheur discrète à l’image du coureur qu’est Ryder Hesjedal.
Source : Wikipedia
Crédit Photo : Richard Masoner – Flickr.com – CC