Tour de France 2012 : Le talentueux Mister Froome

Posté le 20/07/2012 à 22 h 48 min par dans Courses, Tour de France

Logo Tour La plupart des spectateurs et suiveurs du Tour ont découvert sur l’épreuve le britannique Christopher Froome, équipier de luxe du maillot jaune Bradley Wiggins.

Très bon grimpeur, d’une maigreur étonnante dont le secret avoué résiderait dans le fait de se coucher avec la faim au ventre, ce coureur ne sort pas de nulle part et avait déjà affolé les suiveurs lors de la Vuelta de l’année dernière comme vous l’aviez peut-être suivi sur le site.

Qui est donc cet impressionnant Chris Froome ?

Depuis le début du Tour, les médias ne cessent de parler de ce coureur britannique, centre de l’attention médiatique sur le Tour de France par ses accélérations, son flegme et ses origines.

chris-froome

Sympathique, réservé et s’exprimant en français, il détonne dans le peloton tant ses quelques hausses de rythme en montagne ont fait exploser tout le monde, à commencer par son leader. Il est facilement reconnaissable à son allure très droite sur le vélo avec sa silhouette filiforme, ses bras très raides sur le cintre et fort écartés sans oublier sa tête souvent sur le côté ou regardant ses pédales.

Actuellement second du classement général et semblant plus fort que son leader promis à la victoire finale, Bradley Wiggins, le lieutenant de la formation Sky intrigue les suiveurs et les spectateurs.

Kényan naturalisé britannique

Né à Nairobi au Kenya de parents d’ascendance britannique, Christopher Froome passe ses premières années dans ce pays réputé pour ses coureurs de fond, comme si son talent cycliste était déjà programmé. Il suit ensuite sa famille en afrique du Sud à l’âge de 15 ans.

Il débute le vélo par le VTT comme plusieurs illustres champions, Evans notamment. Froome se met à la route grâce au CMC, centre mondial du cyclisme en Suisse, structure permettant aux coureurs issus de pays sans structures de bénéficier de moyens et d’un enseignement en parallèle du sport. Déjà là, son entraîneur, Michel Thèze avait décelé en lui un « gros moteur » comme on dit dans le jargon.

Il décide ensuite de s’engager en tant que professionnel sur la route dans l’équipe Minolta en 2007 en Afrique du Sud, toujours sous la nationalité kenyanne, il y gagne son surnom, resté depuis de « kényan blanc » du vélo.

En 2008, apparemment suite à une peine de coeur, il décide de gagner l’Europe, de prendre la nationalité britannique pour dédier sa vie au cyclisme. Il s’engage alors avec l’équipe Barloworld et dispute d’ailleurs le Tour de France où il termine d’ailleurs 14ème du contre-la-montre de l’épreuve, étape remportée par Cancellara. Il terminera l’épreuve en 81ème position. Fin 2009, l’équipe Barloword s’arrête, c’est alors qu’il rejoint Sky, formation naissante début 2010.

Second sur la Vuelta en 2011

Il se révèle réellement au grand public sur la Vuelta 2011 où, venu en tant que soutien de Bradley Wiggins ayant abandonné le Tour sur chute, il joue sa carte personnelle quand Wiggins ne peut plus suivre les meilleurs dans la montée de l’Angliru.

Froomey (prononcer Froomy) réalise ensuite le 2ème temps du contre-la-montre derrière Tony Martin et s’empare même du maillot rouge de leader pendant une journée. Il ne terminera malheureusement que second de l’épreuve remportée par Cobo, faute d’avoir pu être mis en première ligne plus rapidement. Selon RMC, sur le Tour, Sky aurait prévu de lui reverser entre 5 et 10 millions d’euros pour s’effacer devant Bradley Wiggins. Le jeune britannique est en effet clairement plus fort que son leader, du moins dans la montagne, c’est indéniable.

On regrette d’ailleurs l’absence des vrais grimpeurs que sont Andy Schleck et Alberto Contador pour pouvoir comparer ses aptitudes qui paraissent sensationnelles aux leurs. Il faudra certainement attendre 2013 pourvu qu’ASO propose un Tour montagneux et avec de nombreuses arrivées en altitude, ce qui ne fut pas le cas cette année.

Ce coureur gagnera un jour un grand Tour, c’est certain, peut-être même la Vuelta dès cette année puisqu’il a annoncé qu’il s’y engagerait s’il est toujours en forme d’ici la fin des Jeux Olympiques.

Des performances incertaines à cause de la maladie

Chris Froome le déclare de temps en temps quand on lui fait remarquer ses différences de niveau à certaines périodes de l’année ou quand il parle de la fatigue, depuis 2010, il est atteint d’une infection parasitaire, la bilharziose, contractée lors d’un voyage en Afrique alors qu’il rendait visite à son père.

L’infection, dûe à un parasite, se propage dans le sang, détruit les globules rouges et fatigue l’organisme. Lors des phases de traitement intensif, depuis qu’il est chez Sky et que cette maladie a été découverte, il a de temps en temps des baisses de forme à cause d’une recrudescence du parasite. Cette maladie est en effet pour le moment incurable, on ne peut qu’en restreindre les effets. Froome vit donc avec une sorte d’épée de Damoclés au-dessus de sa tête en permanence.

Malgré cette maladie qu’il combat à coup de traitements très lourds, comparables à des chimiothérapies a-t-il déclaré à la presse, Chris Froome semble être le futur grimpeur rouleur des années à venir en plus d’être un coureur visiblement simple, empli de valeurs et équilibré.

Un coureur d’avenir

Alors que Contador n’a plus forcément la giclette de ses jeunes années et que Andy Schleck ne confirme pas forcément les espoirs fondés en lui, Froome pourrait devenir le nouveau Monsieur Tour des années à venir.

Quand on sait qu’il a termine 11ème du prologue du Tour à 16s de Cancellara en ayant oublié d’enlever ses cotons de nez avant le départ, et donc sans respirer par le nez de tout le parcours ou qu’il termine second du contre-la-montre de Besançon 35s derrière Wiggins en le déposant dans la montagne, on imagine ce qu’il pourrait faire avec un statut de leader…

Il devrait rester chez Sky d’après ce qu’il a dit, espérant bien que les services rendus cette année à Wiggins lui soient retournés en 2013 si le Tour reprend une tournure moins roulante et plus montagneuse. S’il décidait de partir, ce que la plupart des suiveurs lui conseillent, plusieurs équipes seraient forcément intéressées pour l’accueillir étant certaines dans ce cas d’intégrer un futur vainqueur de Tour.

Souvent vu comme le suppléant de Wiggins, il a les mêmes côtes et peut donc lui donner son vélo, l’élève Froome a montré qu’il avait probablement déjà dépassé le maître Wiggins, on lui souhaite donc toute la réussite possible.

A quand donc le premier sacre de Mister Froome ?

Crédit Photos : France TV Sport, dvdbramhall et Petit Brun flickr.com – CC

A propos de

Tombé dans le vélo à l'adolescence, je n'ai cessé de rouler depuis en essayant de constamment suivre l'actualité du monde cycliste. Je vis le vélo comme une passion, un sport et un mode de vie, chaque coup de pédale après l'autre.

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