Le dernier matin, le départ de l’hôtel n’était pas trop matinal, l’étape partant assez tard. Cependant, il fallait qu’on aille laver les véhicules et qu’on rejoigne Marcoussis de Vélizy par des routes qui ne transparaissaient pas la fluidité.
Pour ce qui est de mon véhicule, le lavage a fait pire que mieux. Je l’ai plus sali que nettoyé, le jet d’eau étant solidaire d’une brosse dégoutante. N’ayant pas réussi à la retirer, j’ai tout simplement Sali le véhicule plus qu’il ne l’était en arrivant.
‘Heureusement’ pour le stick couvert de traces mais malheureusement pour le Tour, il se mit rapidement à pleuviner pendant le trajet pour rejoindre le départ. Le seul problème est que la pluie ne cessa pas et s’intensifia même si bien que sur le parking caravane, cela devint vraiment difficile de faire le tour habituel des véhicules pour saluer une dernière fois les caravaniers, prendre les numéros.
La route pour arriver à Marcoussis était une route de campagne si bien qu’à l’approche du parking caravane on se retrouva tous bloqués. Toutes les caravanes cheminaient par le même itinéraire, celui du road-book ASO et il y avait visiblement quelques soucis car la route en double sens n’était pas prévue pour juguler une telle quantité de véhicules avec d’autres véhicules de locaux se déplaçant comme un dimanche matin normal dans le sens inverse. Heureusement, des gendarmes étaient présents et aidaient pour la circulation. On arriva donc tant bien que mal dans les temps et sous un ciel très menaçant sur le dernier parking caravane du Tour.
Un parking caravane superbe par temps sec…car là avec la pluie, c’était la boue qui nous attendait.
Une grande étendue d’herbe en bordure d’un bois derrière le château des célestins. Très beau mais dans les faits, très vite boueux avec la pluie importante qu’il tombait en ce dernier matin.
Le parapluie Champion fut salvateur. Jamais je n’avais pensé à aller en chercher un jusqu’à ce dernier jour où malheureusement il a servi. La pluie n’a pas empêché certaines équipes comme l’équipe Skoda de faire leur chorégraphie habituelle. C’était simplement un peu dommage. Ce n’est jamais comme ça qu’on imagine la dernière étape.
Malgré cela, j’ai quand même bravé la pluie pour aller saluer les amis de la caravane une dernière fois, me suis abrité dans l’un ou l’autre véhicule. Un peu comme tout le monde je pense car il n’y avait plus grand monde à l’extérieur. On prit quelques photos. Celles qu’on repousse toujours car elles ont ce goût de fin de Tour, les photos de groupe, les photos avec les hôtesses, les autres chauffeurs…
Puis vint le moment du départ de la dernière étape. La der’ des der’, celle qu’on n’imagine jamais pendant le Tour tant elle paraît lointaine au début puis qu’on sent arriver quand le rythme s’accélère et qu’on ne voit plus trop passer les journées dès la montagne entamée, cette dernière étape était lancée.
Rapidement, il devint clair que les hôtesses n’allaient pas tenir longtemps à l’extérieur tant la météo était difficile. Pluie, vent, froid. Tous les éléments étaient réunis. Presque jusqu’à l’entrée dans Paris, les éléments se déchainèrent. On fit rentrer les hôtesses dans les véhicules le temps que le temps se calme. Après plusieurs kilomètres à l’intérieur, décision fut prise de s’arrêter brièvement pour les faire remonter à l’arrière des véhicules. Le reste de l’étape se déroula au sec mais sous un ciel toujours aussi menaçant.
L’arrivée dans Paris vint vite. Par Issy-les-Moulineaux, en passant devant le siège de ASO, de l’Equipe, puis devant TF1. Enfin, les quais de Seine puis pour finir sur le Parcours, l’avenue de Rivoli et enfin la place de la Concorde et les Champs Elysées. Toutes ces routes magnifiques et mythiques libres. Sans personne d’autre que nous dessus.
Voir les Champs Elysées remontant avec uniquement les caravanes et nous au milieu de tous ces véhicules est une sensation merveilleuse qui ne s’oublie pas. C’est très émouvant. C’est beau. On sent la chance qu’on a à être là, à avoir vécu les trois semaines. On sent qu’on fait quelque chose d’unique et d’exclusif.
Puis le ‘rêve’ parisien prend fin. On vient se ranger entre le petit palais et le grand palais en attendant le signal d’évacuation. Là, c’est l’habituel rangement de fin d’étape sauf que certains partent directement, rejoignant leur famille, leur copain ou leur copine. Pour d’autres, c’est le temps des larmes, des dernières photos avec cette fois-ci la foule entre les véhicules, difficilement encadrée par des forces de l’ordre submergées.