Repartis de Gaillard ce matin-là, nous avions eu la mauvaise surprise de comprendre qu’il fallait qu’on repasse par le col de la Colombière pour accéder au Grand-Bornand et au parking caravane. En effet, le PPO, point de passage obligatoire, était situé de telle sorte qu’il était impossible d’arriver autrement que par cette route, l’autre côté étant fermé pour la course.
Départ aux aurores en conséquence après une bien courte nuit. Le départ fut assez difficile, le petit déjeuner n’ouvrant que quelques minutes avant de départ et le parking de l’hôtel étant une véritable souricière. Autant que d’habitude diraient certains, plus que d’habitude je pense.
Autant l’avantage des hôtels sur le Tour est qu’ils sont clôturés, surveillés – ce qui ne nous a pas empêchés de nous faire voler du matériel ni de voir nos cartons visités pendant une nuit. Le plus « drôle » dans tout ça est que c’est justement pendant une de ces nuits dans l’In-Field et qu’on dormait à 200 mètres de l’hôtel de la garde républicaine donc avec une quarantaine de gendarmes dans l’hôtel à côté, avec les motos, les véhicules etc. Le chien du gardien ne devait pas être assez méchant voire même gentil ou être enrhumé pour ne pas sentir les méchants voleurs ;), à moins que ceux-ci n’aient été guidés par le gardien lui-même. Nous ne le saurons jamais – mais ces parkings sont bien souvent des parkings « au chausse-pied » avec très peu de marge de manœuvre pour des longs et larges véhicules. Il faut bien souvent s’y reprendre à plusieurs fois pour rentrer en bataille un pick-up et ensuite se mouvoir comme un contorsionniste chinois pour sortir du véhicule sans rayer celui du voisin… Tout un spectacle. Heureusement, ce soir-là, il faisait noir quand j’ai garé le véhicule et il commençait à peine à faire jour quand je l’ai sorti. Mon honneur est sauf !
Partis un peu à la bourre dans l’avance (façon de dire qu’on partait toujours très à l’avance mais que là on était à la bourre dans l’avance) nous avons eu droit à un superbe effet GPS. C’était le premier de deux magistraux en 3 jours.
Pour ceux qui ne connaissent pas l’effet GPS, j’explique. L’effet GPS est ce qui arrive quand on fait confiance à une machine qui paraît dotée d’une intelligence mais qui n’est en fait que conçue par l’homme. Partis de l’hôtel, nous avons donc fait un joli détour par Annemasse pour enfin faire demi-tour à un rond point et revenir sur nos pas pour prendre l’autoroute. Effet GPS ! Un GPS a toujours tendance à rechercher les satellites à l’allumage, à calculer l’itinéraire le plus rapide, le plus joli, suivant ce qu’on a choisi comme paramètre principal à la configuration.
Après cet interlude touristique, merci Le GPS, nous sommes enfin partis. La route fut longue, comme vous l’imaginez et encore plus psychologiquement, car se prendre un col comme la Colombière dès le matin avant une étape, c’est sympa mais cela relèverait presque du masochisme si ce n’était pas obligatoire. Le point positif est que grâce à ce passage obligé, nous avons pu voir le soleil se lever sur la montagne et observer le réveil de la nature dans les cimes verdoyantes. Il faisait très frais, la rosée était encore visible sur les flancs des montagnes et il n’y avait presque personne sur la route ce qui était vraiment plaisant. Cela changeait radicalement de la même route de la veille. Juste avant d’arriver au Grand-Bornand, nous avons fait une halte à flanc de montagne histoire de satisfaire un besoin naturel. Ainsi, tels des dahus, nous avons (les mecs bien entendu..) pu nous soulager. C’était assez casse-gueule, la pente étant très raide et la rosée mettant l’adhérence des chaussures sur l’herbe à rude épreuve. Ensuite, nous avons fini la descente et sommes allés nous ranger, tout en haut de la route (position en fin de caravane oblige) que nous avions appris à connaître la veille bien malgré nous.
Après la mise en place des drapeaux, le déballage des cartons, nous avons déguisé la moto d’un motard Kawa. C’était assez fun. On ne savait pas trop quoi faire. Ceux-ci ont donc recouvert le tout nouveau modèle de Kawasaki ! Après une longue et inutile descente de la rue pour saluer les amis sur le parking… heu non la route caravane, nous sommes revenus sans rien, étant bien trop loin de la tête de caravane pour prendre le départ de la deuxième étape de montagne qui allait nous mener à Tignes.
Nico Jacquouillet
Toutes mes félicitations, tu as réussi à placer ce qui restera comme LA photo du Tour 2007, symbole de liberté face à la rudesse de Dame Nature…
Julien
C’est marrant ton histoire de GPS car nous avons eu exactement la même aventure ! Après un des réveils les plus matinal du Tour, nous avons donc pris la route.Après un bon moment une des hôtesses qui était du coin me dit « mais c’est pas du tout la bonne route, on va en sens inverse! » je lui propose de le signaler au chef caravane, mais elle n’ose pas trop et me dit que le GPS a sans doute raison.Sauf qu’au bout des moments à force de voir les panneaux Milan et Turin certains ont fini par se poser des questions.
Bilan demi tour, passage par Chambéry, réglement de comptes par CB interposées, prises de bec, de quoi nous réveiller !A
u final on a du mettre pas loin de 2h pour faire ce transfert et il va sans dire qu’on est arrivé complètement à la bourre au départ, à tel point que l’équipe de chez FA pensait ne pas faire l’étape!Finalement tout est rentré dans l’ordre, mais dire que nous avons eu 5min pour nous préparer serait présomptueux !
A noter que j’ai bien apprécié le fait que le Col de la Colombière était quasiment dépourvu de déchets au bord de la route, malgré la foule de la veille.Les spectateurs avaient bien utilisés les poubelles à disposition et/ou ramené leurs déchets avec eux.Un bon point je trouve.