Le départ du Grand-Bornand était très attendu dans l’équipe et je pense dans la caravane après le fiasco de la veille. En effet, comment ruiner la journée pleine de couleurs et d’émotions des caravaniers si ce n’est en les laissant cuire au soleil et poireauter sur une route sans rien à faire et complètement crevés après une journée dans la chaleur ? Le départ a été salvateur. Rapidement, l’arrivée était très attendue.
Tignes avec la montée mythique était très attendue. Le barrage avec la tête de géant mythologique ! L’étendue d’eau entourée de montagnes, le tout sous le soleil…
Au niveau de l’étape, celle-ci fut assez particulière car toutes les difficultés étaient concentrées vers la fin et que tous, nous attendions l’arrivée avec impatience.
En effet, contrairement à ce qui est légion dans les Alpes, les dernières difficultés de l’étape se sont enchainées sans aucun répit entre les ascensions. Habituellement, c’est plutôt dans les Pyrénées que l’on retrouve ce genre de configuration d’étape de montagne, les Alpes étant plus propices aux kilomètres dans les vallées entre les cols.
Avant d’entamer la montée vers Tignes, dans la descente de l’avant dernière difficulté de la journée, un feu de broussailles nous a été signalé par radio caravane. Il était décrit comme petit mais on nous demandait clairement de ralentir mais aussi de bloquer notre respiration en passant au travers et de nous masquer les yeux ! Un comble. Arrivés à proximité, nous avons pu constater que les conseils étaient judicieux. Ce feu n’était pas très important mais avec le fort vent, la fumée dégagée était assez impressionnante et passer au travers d’un mur de fumée dans une descente de montagne provoque une sensation assez particulière.
La configuration de course nous a fait progresser de manière rapide dans la montée finale, nous n’avons eu à effectuer que deux ou trois démarrages en côte, ce qui est peu pour une arrivée en altitude. Un de nos véhicules s’est retrouvé poursuivi par un supporter de l’OGC Nice apparemment mécontent de ce que disaient certains commentateurs de la radio sur son équipe de football. Avec son drapeau, il nous a suivis en courant à côté des véhicules pendant une cinquantaine de mètres dans la montée en criant « RMC anti-niçois ! ».
Il n’était pas méchant mais tout de même relativement dangereux car comme tous ceux qui courent à côté des voitures et des coureurs en montagne, il ne regardait pas devant lui et le véhicule a du effectuer une ou deux corrections de trajectoires qui sans être faites auraient pu mettre en danger le supporter ou d’autres spectateurs.
A part cette personne d’ailleurs, personne n’avait eu de comportement dangereux sur la route ce jour-là.
L’arrivée sur Tignes a été très sympa. Je n’étais jamais monté tout en haut de Tignes et c’est vraiment très joli. Le jour de passage du Tour, le temps était vraiment magnifique. Et ça tombait bien, nous étions bloqués en haut en attendant l’arrivée et la descente des coureurs. L’espoir fait qu’on imagine toujours que le lendemain se révèle meilleur ou moins mauvais que la veille. Etre bloqué en haut était donc sympa car cela irait forcément mieux que la veille au niveau de l’évacuation…
C’est donc le cœur léger que nous sommes partis nous détendre sur la ligne d’arrivée, chercher des bidons aux bus des équipes, prendre le soleil et regarder le magnifique paysage encaissé que la station nous offrait.