L’étape a été joyeuse quand même, j’ai vite retrouvé ma bonne humeur. Et puis j’avais toujours mon muscat perso. Une bouteille d’eau dans laquelle je plaçais un cachet de vitamines caféine au goût chimique d’orange. A vrai dire, je n’en ai jamais senti le moindre effet mais ça devait être plus psychologique qu’autre chose et la gorgée de ce bon breuvage devenait un rituel pour les membres de l’équipe.
La fin d’étape de Castres fut marquée par le froid et on dut d’arrêter pour donner les parkas ou polaires aux hôtesses car il commençait réellement à faire très froid pour elles, surtout dans la descente de la dernière difficulté, la montée de la Jeante. Nous avons perdu 10 degrés en la montant et ne les avons pas repris en descendant. C’était assez dangereux de s’arrêter car en plus de se faire doubler par la fin de la caravane et attraper par la direction de course qui interdit tout arrêt dans les 25 derniers kilomètres de l’étape ; tous les journalistes et les voitures d’équipes remontaient et de devoir ensuite redoubler tout ce monde n’allait pas être facile. Ce ne fut en effet pas facile !
Arrivés à Castres, le chef caravane nous annonça qu’il avait une bonne et une mauvaise nouvelle avec un grand sourire. La bonne nouvelle était que nous n’allions pas devoir aller à Toulouse dormir le soir et devoir enchaîner 1h30 de route le soir et du trajet le matin mais que des places étaient disponibles sur Albi soit moins loin que Toulouse depuis Castres mais surtout au pied du départ du lendemain. C’était en effet super ! Mais directement, je fus pris d’un doute. Quelle pouvait bien être la mauvaise nouvelle sinon que le standing de l’hôtel n’allait pas être le même…Un village hôtel étant tout de même confortable avec la climatisation, la douche et les WC privatifs, perdre ce confort ne valait pas forcément la proximité avec le départ du lendemain.
La mauvaise nouvelle confirma mes craintes, c’était bien que l’hôtel à Albi était un…Formule 1 ! Et ce n’était que la première mauvaise nouvelle. En effet, après la route qui nous mena sans trop de difficulté au Formule 1 d’Albi, nous avons eu la mauvaise surprise de découvrir en arrivant que nos bagages n’étaient pas là. Ils n’avaient pas été déposés avec ceux des autres équipes logeant à Albi mais étaient repartis vers Toulouse ! Grosse erreur logistique dont nous avions fait les frais. Visiblement, l’information de notre délocalisation pour la nuit n’avais pas été bien transmise ou du moins trop tard.
Nous avons donc patienté sans pouvoir nous doucher ou nous changer. Certaines filles ont eu des affaires à prêter, solidarité féminine, et ont pu se changer et laver. Pour ce qui est des mecs, nous avons attendu jusque pendant le repas, vers 21h d’avoir enfin nos bagages de rapatriés.
Un repas pas trop mal mais relativement moyen. Un restaumarché, groupe intermarché. De plus, j’ai eu un coup de fil pendant le repas. Un membre de ma famille qui venait eux nouvelles et me dire que Drucker présentait une émission en direct d’Albi ce que je ne savais pas. Déjà Drucker, je ne suis pas fan mais pour ce qui est de l’actualité sur le Tour, on est un peu en décalage.
Avec le journal Aujourd’hui en France, distribué par la caravane, on suit grossièrement l’actualité française et internationale quotidiennement mais on ne regarde presque jamais la télévision sauf tard le soir et on tombe alors sur les émissions comme l’île de la tentation (affligeant d’ailleurs), les reportages ou les séries US déjantées.
La nuit au Formule 1 fut bonne comme elle peut être bonne dans un Formule 1 et nous avons pris le départ pour nous rendre quelques kilomètres plus loin sur le parking caravane.