Une vraie belle étape de montagne que cette première incursion pyrénéenne. Comme dans tout film d’action, la journée était parfaitement scénarisée.
Une arrivée matinale, des têtes fatiguées comme vu un peu plus tôt. Des paysages magnifiques. Des rencontres avec des fans de la radio, une montée finale impressionnante, noire de monde et toute en lenteur. Sportivement, un final à suspense et enfin une rétention de caravane en haut avec donc la possibilité d’assister à l’arrivée et le plaisir d’être évacué vers…Toulouse avec encore une longue route.
Un programme très copieux pour cette première journée.
L’étape commença tranquillement jusqu’au kilomètre 120 où commençait l’ascension du Port de Pailhères, col hors catégorie. Un col pas emprunté depuis longtemps sur le Tour et avec des passages impressionnants, des lacets raides et très délicats.
Le début de la montée a été progressif sans forcer mais sans trop d’arrêts non plus. Puis, vers le haut du col, on a été stoppé pendant presque 10 minutes. Le temps d’observer la vue magnifique et vierge du massif pyrénéen. Ce qui différencie les Alpes des Pyrénées est incontestablement la différence de végétation et d’aspect des montagnes. Les Pyrénées sont plus vierges et plus sauvages que les Alpes.
En étant arrêtés, j’ai eu la chance de pouvoir discuter avec un spectateur fort sympathique. Il venait d’un petit village de la vallée et était monté avec son camping-car qu’il avait garé plus bas dans la montée. Il avait fini à pied. Après avoir discuté de la pluie et du beau temps, de la course et de ma condition enviable de caravanier, je l’ai questionné sur l’ours car nous avions vu quelques banderoles depuis le départ demandant ou sa mise à mort ou sa réintroduction massive. Je ne savais pas trop quoi en penser. Ce monsieur m’a alors parlé très tendrement de Bootsie (je n’ai aucune idée de l’écriture du patronyme de l’animal), l’ours vivant dans les environs, une femelle.
Ce gars du pays m’a raconté comment, se promenant avec son épouse ils s’étaient trouvés presque nez à nez avec l’ours qui les avait croisés sans les voir, ceux-ci restant immobiles. Il continua en me parlant de la faible acuité visuelle des ours, de leur odorat très développé. Puis il me montra du doigt la clairière de forêt où s’était passée cette rencontre. Pour cette personne, cet animal ne représentait pas de menace et ne justifiait surement pas toute la passion déchainée à son sujet. Je ne pouvais qu’écouter n’ayant aucune connaissance particulière du sujet et arrivant avec mes yeux et mes oreilles totalement vierges dans ce combat entre écologistes et bergers.
Après cette discussion très enrichissante avec ce spectateur vraiment très gentil, nous avons avancé de quelques mètres et sommes tombés sur des spectateurs fans de RMC. Ils avaient écrit sur un drap le nom de la radio et fait quelques dessins pour nous interpeller et nous arrêter. Ils nous ont offert des fruits, des nectarines délicieuses d’ailleurs et voulaient également nous offrir à boire le contenu d’une sorte d’alambic. J’ai décliné comme tout le monde au sein de la caravane. Ces personnes, un couple de personnes retraitées, semblaient vraiment très sympathique et j’ai conscience que refuser a du les décevoir mais boire ou conduire, il faut choisir, le dicton est bien connu, encore plus sur le Tour en montagne. Depuis quelques jours, on commençait à voir beaucoup de panneaux et d’affiches à l’effigie de la radio, de la caravane et des animateurs de la radio. Cela faisait très plaisir et ces personnes étaient vraiment très intéressantes et touchantes dans ce qu’elles nous racontaient de leur passion pour la radio. On avait dans ces cas-là réellement l’impression d’être les vecteurs de l’image de la radio et on recevait ces gestes d’affection avec grand plaisir.