Vers la fin de la montée, j’ai vécu une grosse frayeur. Lorsqu’on était arrêtés à discuter, j’avais enclenché le mode 4 roues motrices sur les conseils du chef caravane. Il m’avait dit, « tu verras, tu as plus de puissance ». Je n’en manquais pas mais curieux, j’ai voulu tester. A la remise ne mouvement de la caravane, en ligne droite, effectivement, c’était impressionnant, une impression d’être collé à la route, de puissance. Seulement voilà. Sur ce genre de pick-up de franchissement, en mode 4 roues motrices, le pont de transmission se bloque. Ce n’est pas comme sur un SUV urbain où tout est géré électroniquement. Donc, dans les virages, si le différentiel de vitesse entre les roues avant et arrière est trop fort, le moteur cale, ce qui est souvent le cas dans une montée de col, dans les lacets. Seulement, tout cela, à ce moment-là, je ne le savais pas…
Premier virage, très raide, en première, je cale. Je ne comprends pas. Première fois que ça m’arrivait sur le Tour cette année. Mon hôtesse se fout de ma gueule dans le rétro et s’empresse de faire signe aux autres…La honte ! Je remets le contact, je recale directement, avec des voyants rouges sur le tableau de bord. Je recommence, pareil. Encore et encore. La voiture ne bougeait plus. Je commence à vraiment me demander ce qu’il se passe et imagine déjà le bordel pour me dépanner, j’étais en plein milieu d’un lacet où passer à 2 voitures était inenvisageable, toute la caravane était en ligne très compacte derrière, impossible de faire venir la dépanneuse. Je demande à mon chef caravaen conduisant le même véhicule que moi s’il a déjà eu ce genre de souci. Il identifie tout de suite la panne, travaillant dans un garage automobile le reste de l’année.
Par la radio, le chef caravane, en 4 roues motrices aussi me dit, « il faut que tu accélères à fond sinon, tu vas jamais repartir ». Je n’y arrivais pas, surement trop préoccupé par ce qu’il se passait. Ce dernier descend de son véhicule et prend ma place, il accélère à fond – effectivement…je n‘avais pas pensé pousser aussi fort – et me redémarre en me repassant en 2 roues motrices. Ouf, débloqué !
Sur ce coup-là, j’ai vraiment cru que j’allais rester en plan avec l’un des véhicules les plus puissants de la caravane, neuf avant de départ. Quelle honte cela aurait été !
La fin de la montée du Portet de Pailhères a été impressionnante mais plus sereine. La route était très étroite et il y avait beaucoup de monde. Ensuite, la descente fut comme d’habitude déserte et dangereuse. Peu de parapets et toujours son attention à tenir fortement pour ne pas commettre la faute irréparable.
Faire attention à ne pas faire chauffer trop les freins, à ne pas balloter les hôtesses trop fort.
Après le passage de Ax-les-Thermes, noire de monde, on a continué la route dans la vallée vers la montée du plateau de Beille. A partir du bas, nous étions constamment à l’arrêt. Dans la petite ville marquant le début de l’ascension, un groupe de spectateurs très nerveux et à la limite même méchants arrosait les véhicules et le personnel de la caravane. Quand l’arrosage se fait avec une bouteille, c’est bon enfant, quoique les hôtesses diraient que non quand en montagne, par 15° , l’arrosage devient systématique, mais là, il s’agissait d’un arrosage au jet d’eau continu.
Si nous avions pu passer rapidement, cela n’aurait pas été un problème mais comme nous étions à l’arrêt ou à quelques km/h, cela devenait vraiment désagréable et plus drôle du tout. Le premier véhicule s’est copieusement fait arroser, le chauffeur, comme l’hôtesse. Ces derniers ont crié et réprimandé les arroseurs fortement. Quand je suis arrivé à sa hauteur, l’arroseur m’a arrosé légèrement pour ne pas perdre la face devant ses amis mais j’avais remonté la vitre, l’hôtesse a réussi à éviter une grande partie de l’eau grâce à une rapide accélération que j’ai faite au moment d’arriver à la hauteur du jet d’eau.