Le col de Mende fut vite monté après avoir descendu le Portet d’Aspet. Puis il y eut un petit passage à vide dans l’étape avant d’attaquer les deux dernières difficultés de la journée, le Port de Balès et le col de Peyresourde. Ces deux cols étaient très impressionnants. La foule était présente en nombre !
Ces deux difficultés ont été, comme d’habitude, montées lentement, le temps de laisser monter tous les véhicules sans écraser personne. La lenteur de progression a été propice encore cette fois-là à de joyeuses rencontres.
Tout d’abord un monsieur d’une soixantaine d’année dans le bas de la montée du col de Peyresourde. Un maillot de foot peut attirer ou repousser. Cette personne avait un maillot du RC Lens et étant moi-même originaire du Nord, j’ai facilement reconnu ce maillot et ai entamé la conversation en saluant cet homme. Rapidement, le contact s’est fait. Comme la grande majorité des personnes du Nord, ce monsieur était ouvert et parlait facilement. Rapidement, le contact s’est établi. Il me raconta qu’il suivait le Tour depuis 47 ans (!!) et que chaque année, il venait en vacances à cet endroit pour suivre le passage des coureurs. Il m’a aussi expliqué quelles émissions il aimait écouter sur RMC, l’une de ses radios préférées, qu’il supportait le RC Lens évidemment. Le contact établi, il m’a demandé de lui expliquer ce que je faisais dans la vie. Je lui ai raconté que je venais du Nord. Il était enchanté et s’est alors rapproché du véhicule et accoudé à la vitre. C’était vraiment bon enfant. Je lui ai proposé à boire et à manger parmi ce que je n’avais pas mangé, il a décliné. La caravane a redémarré et il m’a souhaité bonne route, espérant me revoir l’année prochaine. Un spectateur adorable comme on en voit vraiment souvent sur le Tour. Un passionné. J’ai encore en mémoire clairement sa tête sympathique.
Avant le dernier versant du col de Peyresourde, ce fut ensuite un groupe de personnes (hommes et femmes) toutes déguisées en « cheerleaders » (Save the cheerleader, save the world…). Là aussi, on avait pas mal ralenti et on a pu discuter quelques secondes avec eux. Ils étaient aussi très aimables et nous ont chambré en nous proposant de l’eau faisant semblant de nous arroser. Finalement, ils nous proposaient simplement des bouteilles d’Aquarel qu’ils avaient eues par la caravane Nestlé passée avant nous. Vraiment très gentils ces personnes.
Tous ces gens tranchaient dans leur comportement avec ce qu’on allait trouver dans les derniers hectomètres du col de Peyresourde. Les derniers lacets du col étaient remplis de supporters dont beaucoup de basques avec les bérets, les maillots orange, les drapeaux et parlant basque ou espagnol. Ça tapait sur les véhicules, les gens se jetaient entre les véhicules et semblaient agressifs, ce qu’ils étaient de temps en temps ! Il fallait vraiment faire attention, certains paraissaient fortement alcoolisés et dans un état second, parfois torse nu. Les derniers mètres furent assez stressants. Il fallait regarder devant évidemment, mais aussi sur les côtés pour voir si on ne blessait personne avec les rétroviseurs, derrière pour faire attention que l’hôtesse ne se fasse pas ‘agresser’, que sa polaire ne soit pas subtilisée dans la benne. Une attention de tous les instants très intense.
Malgré le spectacle inimaginable de cette montée, j’étais très soulagé d’être arrivé en haut sans avoir touché personne de sobre. Certains basques peu attentifs ont pu se prendre un rétro ou deux, ce n’est pas faute d’avoir joué du klaxon ! L’alcool, le soleil, l’euphorie ou la bêtise doivent surement rendre un peu sourd…
La descente nous mena à l’arrivée où le temps semblait vouloir se gâter mais j’avais la tête dans les souvenirs de la montée précédente. Que de bons souvenirs, que de belles rencontres !
A l’arrivée, la caravane s’est scindée en deux groupes. Un de ces groupes voulait aller rencontrer les journalistes de RMC en zone technique, ce que nous voulions tous faire depuis le début du Tour. Mais ce soir tombait mal car, après avoir enchaîné plusieurs journées longues avec liaisons le matin et le soir, nous étions assez creuvés et nous devions nous rendre à Tarbes à l’hôtel, ce qui nous promettait encore de la route.
Pour le retour, de la demi-caravane dont je faisais partie dut partir avec une autre caravane pour bénéficier de la carte bancaire et du GPS, le fameux guide routier.