En repartant du lac à la fin de l’après midi, j’ai remis le T-shirt et n’ai pas vu tout de suite que c’était assez rouge par contre, pour ce qui est des pieds, là j’avais remarqué directement, pensant au départ à une allergie au sable ou à quelque chose dans l’eau car la peau était rouge mais de manière inégale, un peu marbrée. Cela faisait plus réaction allergique que coup de soleil et je dois admettre que jamais je n’aurais imaginé avoir des coups de soleil aux pieds…avant ce jour du moins.
Le soir, c’est marrant, je n’avais pas vraiment de douleur. Je sentais que ma peau était bien moins souple qu’à l’accoutumée mais je ne remarquais pas trop que j’étais brûlé, j’avais juste très chaud et mon ventre ‘brillait’ un peu dans le noir. On pouvait distinguer la marque de mon walkman que j’avais posé au niveau de mon nombril et les fils des écouteurs montant vers ma têtes. Impressionnant !
Mes pieds, quant à eux étaient réellement cramoisis, tendant plus vers le bordeaux que le rouge mais à part en serrant fort mes chaussures, je ne sentais pas non plus grand-chose. J’étais assez étonné, je m’attendais à pire que cela. Alors, à l’hôtel, le soir, après avoir immortalisé mon corps brûlé en photo, je suis parti en recherche de crème Biafine. Personne ou presque n’en avait. Mon salut sera venu d’une hôtesse du Faillitaire. Malheureusement, elle n’en avait plus qu’un fond et l’état de ma peau aurait nécessité des applications répétées. Pas grave, je me suis contenté de lait hydratant.
Les lendemains en voiture allaient être assez pénibles. Je mettrais la climatisation fraîche uniquement sur les pieds. Du moins, c’est ce que je me disais à cet instant. Car à l’usage, c’était tout à fait supportable. Le port de la ceinture de sécurité était assez pénible. Celle-ci avait tendance à irriter la peau de mon abdomen déjà bien déshydratée et moins souple qu’auparavant. Quand la gêne occasionnée se rappelait à mon bon souvenir, je me souvenais alors de l’erreur que je ne ferai plus, c’est-à-dire de ne pas mettre de crème solaire sur les parties masquées avant de les exposer.
Le parcours du retour dans le bus non climatisé parut long et fut très chaud. Encore cette fois, j’avais fait le porteur d’eau, au sens propre du terme, pour mes collègues, en emportant plusieurs bouteilles d’Aquarel stockées dans mon véhicule, dans mon sac et avais ensuite fait la distribution aux personnes assoiffées et à proximité sur la plage, si bien que dans le bus, je n’avais plus rien à boire pour moi. Plus que la chaleur, une émotion forte allait tous nous secouer dans le bus. L’exclusion de l’équipe Astana de Vinokourov suite à un contrôle positif de ce dernier à la transfusion sanguine homologue lors du contre la montre d’Albi remporté après des performances hors du commun.
Une équipe de moins ! Et pas n’importe laquelle, sûrement la plus forte sur le papier au départ du Tour. A ce moment-là, je repensais à ces vélos que j’avais vus à Londres. Ces vélos que je pensais être ceux du vainqueur (Vino) et de son équipe. Ce soir, ils seraient tous partis.
En plus de ces exclusions, il fallait ajouter les soupçons de plus en plus forts sur les maillot jaune et blanc, respectivement premier et deuxième du classement général à ce moment-là.
L’ambiance allait prendre des allures de Tour 1998 si cela continuait ainsi… « Et on donne rendez-vous à l’année prochaine »
Mais nous concernant, le public n’allait pas changer, nous en avions la certitude. Les spectateurs seraient toujours aussi présents sur le bord de la route, prêts à nous accueillir à bras ouverts et cela nous réconfortait intérieurement, cela permettait de chasser la déception de ces exclusions.