Après avoir fini notre journée de ‘’travail’’ et pris la douche salvatrice de la fin de journée, il fut rapidement temps de nous rendre au restaurant du jour. Comme tous les soirs, la faim commençait à se faire pressante. Après la constitution d’un petit groupe pour effectuer le chemin de l’hôtel au restaurant ensemble, nous sommes partis.
Pendant le chargement, nous avions eu l’explication par notre chauffeur poids lourd du chemin, apparemment très simple, à emprunter pour nous rendre au restaurant du soir. Il s’agissait d’un petit sentier longeant la route nationale et nous permettant de rejoindre le pont enjambant le cours d’eau. La première partie du sentier était évidente car il n’y avait qu’une seule direction possible. Puis un embranchement se présenta et décision fut prise de descendre vers la rivière, ce qui semblait plus logique sur le coup que de marcher le long de la nationale. Sauf qu’arrivés en bas, à part de traverser à la nage, il semblait difficile de rallier l’autre rive. Nous avons rebroussé chemin et marché le long de la nationale en direction de La Chaumière, l’auberge, nommons cet endroit ainsi, où nous allions dîner. Nous n’avions pas encore vu l’intérieur mais le nom laissait présager un côté ‘terroir’ des plus marqués.
Arrivés au rond point fin de notre ‘périple’, la chaumière arborait fièrement des panneaux publicitaires mais pas de toit de chaume. Simplement des marques de bière et une enseigne PMU. Il s’agissait en réalité d’un bar dont l’arrière boutique avait été aménagée en réfectoire pour nous accueillir. Nous avons patienté quelques instants à l’extérieur sur le salon de jardin en terrasse en attendant l’arrivée hypothétique d’autres caravaniers. Nous n’étions qu’une dizaine à ce moment-là. Finalement, très peu arrivèrent. Un apéro avait du s’improviser sur la parking de l’hôtel pour retenir tout ce monde !
Après quelques minutes d’attentes et quelques caravaniers de plus, on s’installa et découvrit d’abord la salle. Ambiance rustique populaire au programme. Pichets de vin en céramique peinte, fleurs séchées dans la salle.
Dans les pichets, un bon gros rouge qui tâche, bien râpeux. Je connaissais le Cahors, réputé pour son côté un peu rude en bouche mais là c’était vraiment très fort ! En temps normal, cela m’aurait gêné mais là, dans ce contexte, cela participait en quelque sorte à l’ambiance. LE repas était composé d’une entrée à base de crudités et d’une pièce de volaille accompagnée de lamelles de pommes de terre revenues et baignant littéralement dans l’huile. Très diététique.
Le dessert était dans le même style. Je ne me souviens plus de quoi il s’agissait, probablement d’un morceau de tarte aux pommes, dessert star sur le Tour mais je me souviens ne pas en avoir pris.
Nous venions de trouver le premier dauphin au classement des restaurants les plus ‘cheap’ et les plus marqués ‘terroir’. Après le chaudron au foyer rural, la chaumière !
Cela nous faisait sourire mais nous n’avions pas vraiment beaucoup apprécié et donc pas beaucoup mangé et nous aurions aimé finir sur quelque chose de plus bourratif ou au moins de sucré et agréable. Heureusement pour nous, Ronald Mc Donald vint à notre secours. Un fast food de la chaîne américaine était placé juste en face de la chaumière au rond point. Nous y avons pénétré et y avons dégusté des hamburgers, pour ceux comme moi qui devaient combler le vide estomacal encore trop présent laissé par la chaumière, des Sundays ou d’autres desserts pour d’autres.
Pendant que nous discutions tout en mangeant, l’inverse étant vrai aussi…l’arrivée de deux jeunes hommes habillés pareil et très affûtés physiquement attira mon regard. Ils avaient l’air d’être des coureurs. Bermudas beiges, polos noirs avec les sponsors dessus, chaussettes blanches, baskets. Il s’agissait bien de deux coureurs du Tour et pas n’importe lesquels car il s’agissait là de Fabian Cancellara, le suisse champion du monde de contre la montre et d’un de ses coéquipiers, tous deux coureurs dans l’équipe CSC. Seul le suisse commanda. Un Mc Flury. J’étais très étonné. D2jà de les voir mais en plus de les voir au Mc Donald manger un dessert tout sauf diététique.
A leur décharge, bien que très musclés, ils paraissaient très minces limite maigres même pour tout dire. Ils étaient également, et c’est une quasi-vérité pour tous les coureurs du peloton, chétifs.
Nous sommes ressortis du restaurant un peu plus rassasiés, en les suivant, eux deux se dirigeant vers leur hôtel, un Campanile, un peu plus loin sur le rond point, nous repartant par delà la rivière vers notre Formule 1.