Nous devions y aller depuis longtemps. Certains y étaient déjà allés à Loudenvielle, d’autres comme moi avaient fait l’impasse. C’était l’occasion ou jamais ce soir-là car nous avions la remise du prix caravane, l’étape du lendemain était un contre la montre donc l’étape était plus courte.
Après être allés grignoter massivement à la remise du prix caravane et constater que cette année encore RMC n’allait pas être célébrée à sa juste valeur, nous nous sommes rendus dans la zone technique qui commençait à être démontée et où nous avons rejoint l’équipe technique et journalistique de la radio. Etaient là en notamment Yann Lavoix, Eddy Pizzardini, Jean-Louis Filck. Mais comme visiblement régulièrement le soir après les directs et les émissions et avant le grand rangement, l’apéro rassemblait beaucoup de journalistes des radios concurrentes et adjacentes dans la zone technique comme RTL, Europe 1 ou France Infos. Etait présent Jean-François Rhein notamment. Moi qui avais souvent entendu sa voix lors des directs de Paris Roubaix sur le bord de la route étant enfant, cela faisait bizarre de le ‘voir en vrai’ et d’associer une image à sa voix.
L’année précédente, pour ma première année sur le Tour, cela avait été pareil lors de ma première rencontre avec l’équipe de commentateurs de RMC. Il m’arrivait de les entendre à la radio et avait été amusé de pouvoir poser des visages sur les voix.
Le rendez-vous avait été donné devant la Filck mobile comme les journalistes l’avaient renommé, un véhicule son, studio de direct et de transmission direct que RMC utilisait sur ses directs, sous une tonnelle.
Pour l’apéro, chacun avait ramené quelque chose mais on peut dire que les gens de RMC savent recevoir. Pains, pâté, rillettes, fromages, pâtisseries, bouteilles de Pineau. C’était Byzance !
Je me souviens notamment particulièrement d’un fromage au lait cru qu’un journaliste d’Europe 1 avait sorti d’un papier journal. Il y avait une demi-boule. Ce dernier s’était arrêté pour l’acheter dans la descente d’un col pendant une étape de montagne des Pyrénées. Il avait passé plusieurs jours dans le coffre de sa voiture…Il était humide, à température optimale, bien fait et particulièrement bon. Loin de ce qu’on peut trouver dans les hypermarchés ! Je garde un souvenir fort de ce fromage servi avec un Laguiole sur de la baguette campagnarde.
Un bon souvenir également de la rencontre avec Jeannot, un supporter des journalistes dont je n’ai pas saisi toute l’histoire mais il m’a semblé qu’il suivait le Tour en Stop…et s’incrustait dans la zone technique plus ou moins tous les jours. Je demande confirmation. En tous cas, ce monsieur était un personnage haut en couleur, la photo en témoigne à elle seule.
Après une heure environ, le temps de parler avec plus ou moins tout le monde et de débriefer la course, nous sommes repartis. Nous avions de la route à faire. Le soleil se couchait, il n’y avait plus personne. Nous avons retrouvé nos véhicules garés à l’arrache sur un terre-plein prêts à repartir vers notre Première Classe du Soir. La route fut assez longue et nous arrivâmes même tard à tel point qu’il était difficile d’envisager aller manger ce que nous n’avons pas fait pour la plupart. Nous avons chargé rapidement les véhicules, récupéré les bagages et sommes montés rapidement dans les chambres.