Il y en aura eu des regards sur ce Tour. Des regards de toutes natures, de toutes intensités.
Les plus anonymes, les plus nombreux aussi, ceux des spectateurs sur le bord des routes. Ces regards passionnés, tantôt perdus, tantôt si présents qu’on aurait pu y lire quelque chose. Des regards d’émerveillement chez les jeunes enfants, des regards d’envie ou de malice chez les moins jeunes.
Le plus médiatique surement, celui de « Chicken » Rasmussen quittant son hôtel à la demande de son équipe dans la nuit et immortalisé en une de l’Equipe. Un regard d’homme perdu, abattu. Ce regard qui semblait pour la première fois depuis le départ de la course et peut-être même de sa carrière en accord avec son corps. Maigre, asséché, comme meurtri.
Ce regard si différent de celui qu’on connaissait précédemment. Ce regard d’un bleu acier tranchant, profond comme l’océan dans lequel on lisait orgueil, détachement, confiance en soi.
Le plus froid assurément, celui de Christian Prudhomme lors des conférences de presse d’après contrôles positifs. Le regard noir d’un homme trahi mais dans lequel se lisait une incroyable détermination.
Le plus incompris, celui de Contador enfilant le maillot jaune après l’exclusion du danois volant. Regard de joie emplie de réserve du champion désolé d’endosser le maillot de leader de cette mainère.
Les plus troublants, ces regards échangés à l’arrivée à Paris. L’œil embrumé par l’émotion. Regards dans lesquels on aurait presque pu revoir les souvenirs de chacune et chacun défiler comme une pellicule devant l’objectif d’un projecteur.
Les plus séduisants à mes yeux, les regards de mes jolies collègues. Un regard vert pastel, un regard bleu ciel, un regard marron chocolat au lait, un regard marron chocolat noir.
Ces regards restent ceux qui m’ont le plus marqués. Ceux que j’ai appréciés de contempler.
S’il n’y avait pas eu de verres solaires, je m’y serais probablement noyé pendant ce mois à errer autour de tous ces regards, au Tour et alentour.
Estelle
Pas mal cette partie sur les regards! Très bonne inspi’!